Obésité, diabète de type 2 et perturbateurs endocriniens - 17/02/16
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Résumé |
La prévalence du syndrome métabolique, de l’obésité et du diabète de type 2 ne cesse de croître d’année en année à travers le monde, et dépasse largement les premières prédictions de l’Organisation mondiale de la santé réalisées au début des années 2000. La suralimentation et le mode de vie sédentaire n’expliquent pas, à eux seuls, cette épidémie grandissante.
Les perturbateurs endocriniens environnementaux sont des molécules naturelles ou chimiques capables d’interférer avec le système endocrinien, mais également de perturber les voies de signalisation du métabolisme glucidique et lipidique. Ils sont ubiquitaires dans notre environnement quotidien, et sont impliqués dans de nombreuses pathologies, parmi lesquelles des anomalies de l’axe reproducteur et les cancers hormono-dépendants (sein, testicule, prostate, côlon).
L’étude in vitro et in vivo chez le rongeur d’une exposition aiguë à certains perturbateurs endocriniens, notamment au bisphénol A, constituant majoritaire des revêtements plastiques, a mis en évidence des anomalies de régulation de la sécrétion d’insuline par la cellule béta-pancréatique et de son action au niveau périphérique, mais également l’existence d’une différenciation adipocytaire marquée, capable de déterminer un véritable état d’insulino-résistance, élément clé dans la physiopathologie du syndrome métabolique, de l’obésité et du diabète de type 2.
Dans l’espèce humaine, des études épidémiologiques ont montré un lien direct entre l’exposition à certains polluants organiques persistants (parmi lesquels des pesticides organochlorés, des dioxines et des polychlorobiphényles) et la survenue d’un syndrome métabolique ou d’un diabète de type 2 dans les années qui ont suivi des expositions aiguës le plus souvent accidentelles (notamment après l’accident de Seveso et parmi les vétérans de la guerre du Vietnam).
Ces données d’exposition accidentelle ont été confirmées à plus grande échelle, dans des études épidémiologiques longitudinales, qui ont mis en évidence des concentrations plus élevées de perturbateurs endocriniens chez les patients obèses et/ou diabétiques de type 2, notamment de polluants organiques persistants, qui doivent donc être considérés comme des facteurs de risque à part entière d’insulino-résistance. Leur participation dans l’épidémie d’obésité et de diabète de type 2 ne semble plus faire de doute, et son coût annuel a d’ailleurs été estimé à plus de 20 milliards d’euros par l’Union européenne.
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The prevalence of metabolic syndrome, obesity and type 2 diabetes has dramatically increased worldwide during the last few decades and exceeds World Health Organisation's predictions. Lifestyle factors such as decreased physical activity and energy dense diet, together with a genetic predisposition, are well-known actors in the pathophysiology of these metabolic diseases.
However, there is accumulating evidence suggesting that the increased presence of endocrine disrupting chemicals (EDCs) in the environment, may also explain an important part in the incidence of metabolic syndrome, obesity and type 2 diabetes. EDCs are found in everyday products (including food, plastic bottles, metal cans, toys, cosmetics, pesticides…) and used in the manufacture of food. They interfere with the synthesis, secretion, transport, activity and/or elimination of natural hormones. Those interferences can block or mimic hormone actions and thus induce a wide range of adverse effects (especially reproductive effects and hormone-dependent cancers).
In rodents, acute exposure to bisphenol A is responsible for modifications of insulin synthesis and secretion in pancreatic beta cells but also for modifications of insulin signalling in liver, skeletal muscle and adipose tissue, which both lead to insulin-resistance, a major condition in pathophysiology of metabolic syndrome, obesity and type 2 diabetes.
In humans, some epidemiologic reports suggested a strong link between exposure to some persistant EDCs (as organochlorine pesticides, dioxins and polychlorinated biphenyl ethers) and type 2 diabetes and obesity, especially after acute and accidental releases of EDCs (Seveso plant explosion, Vietnam war veterans). Other cross-sectional studies among the world reported suggestive to strong association between diabetes and obesity and EDCs exposure, especially for persistant organic pollutants, which should now be considered as insulin-resistance risk factors.
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Vol 45 - N° 1
P. 88-97 - janvier 2016 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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